top of page

PhotographieS de paysages

Je vous emmène en promenade avec ce petit texte annonciateur de l'une de mes visions du "Paysage"... 

" Je me souviens du moelleux de mon oreiller. De la lourdeur de ma tête. Et puis tout à coup d’une sensation de vertige.

Au début, j’ai cru que c’était les restes de ma cuite de la veille et du plaisir que m’avait procuré cet artifice, mais en fait, j’ai commencé à paniquer quand j’ai compris que j’était au coeur du cercle de l’un de ces rêves étranges desquels on ne peut réchapper, comme tiraillée entre l’envie de découvrir ce qui va se passer ensuite et de rester dans un certain confort de la réalité.

Mes pieds cherchaient à quoi pouvait correspondre cette matière mi dure mi creuse et mes mains préparaient un obstacle, une rencontre, comme par besoin de trouver des limites dans cet espace qui n’en finit jamais. Mais en vain, rien ne m’aidait pour me situer dans ce vide assourdissant.

Seuls comme d’étranges coups de marteau lointains, des cris d’enfants, de femmes, quelques bruits de moteur, un aboiement de chien, sans doute un berger allemand ou un pitbull, quelques sons de postes de télévision, pouvaient m’assurer que je me situais bien dans un lieu familier.

Je sentais le temps défiler.

N’osai plus m’avancer, paralysée par la trouille du vide et par cette impression d’abandon dans un milieu connu mais vraiment pas rassurant.

Un pas, deux, trois… puis un choc. Une grosse masse. Les contradictions réapparaissent : j’ai peur mais l’inconnu m’attire. Je tâte. J’écoute si cela respire. Je sens. La chose ne me dit rien. Quel masque peut-elle porter ? Cela ressemble à un homme costaud ; peut-être à un clown pas drôle qui aurait été planté au milieu d’une piste de cirque…

Mais alors pourquoi tous ces bruits alentours qui me rappellent ceux du calme déconcertant déjà rencontré dans une cité banlieusarde?

J’ai un doute. Je fini par deviner du bout de mes doigts tremblotants… Cela ressemble à de l’écorce. Arrachée par endroit. Je me sens perdue. Je ne comprends plus rien. Qu’est-ce qu’un tronc sectionné ferait ici, au beau milieu d’immeubles cimentés ? Et surtout, qu’est-ce que je fais ici, seule et nue au milieu de la nuit dans un tel endroit ?

Je n’entends plus rien. Au secours. Parlez-moi… Y a- t-il bonne âme qui vive près de moi ? "

bottom of page